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Les Promenades d'Erin

Au fil de Camille

6 Juin 2019, 09:24am

Publié par Erin

Au fil de Camille

Il y a pile deux ans aujourd'hui, je me suis rendue dans une grande salle de spectacle. Pour écouter un concert que j'attendais depuis douze ans et dont j'ai mis 48 heures à me remettre. Celui de Camille. Cette artiste est pour moi une inspiration musicale depuis que j'ai découvert ses albums, c'est pourquoi je vous en propose aujourd'hui un petit tour d'horizon.

Le sac des filles (2002)

Ce disque est en réalité le résultat du stage de fin d'études que Camille a effectué alors qu'elle était inscrite à Sciences Po. Tous les textes sont d'elle, à l'exception de la jolie ballade Elle s'en va, écrite par H Bassam (Hervé Dalmais, son père). Les chansons sont très différentes les unes des autres et nous offrent des ambiances éclectiques, allant du folk (La demeure d'un ciel) aux rythmes latinos (Les ex) en passant par la ballade jazz (Ruby). Ce premier disque n'a pas eu un succès franc a sa sortie, mais à trouvé un second souffle lorsque le deuxième est arrivé.

 

 

 

Le Fil (2005)

Où le disque qui a fait décollé la carrière de Camille. Album que l'on appelle concept, construit autour du bourdon de la note si, tendue comme un fil sur tout au long des chansons, il est celui qui a fait connaître l'artiste en France et a l'international. La chanteuse y explore sa propre voix en participant à tous les chœurs, et son corps en introduisant des percussions corporelles ainsi que du beatbox: car chez Camille le corps entier est un instrument. (L'exemple le plus parlant étant Ta douleur, le titre qui l'a révélé au grand public. Mais le principe s'étend bien entendu à tout l'album.) Les chansons Vertige et Rue de Ménilmontant ont été écrites par son frère Simon. Camille a obtenu deux Victoires de la musique pour ce disque en 2006.

 

 

 

Music Hole (2008)

Si Camille écrit principalement en Français, il y avait jusqu à présent au moins une exception anglophone par album. (Ruby sur le premier et l'inquiétant My Baby Carni Bird sur le second.) Ce troisième disque, est lui écrit entièrement en anglais. Le son est également un peu différent de d'habitude. Les percussions corporelles et le beatbox (des artistes Sly Johnson et Ezra) sont encore plus présents et les basses surtout, sont très puissantes. L'atmosphère est aussi plus proche de celui de la pop que de la chanson française, à laquelle elle nous avait habitué jusqu'à présent. Petite anecdote: la chanson Waves a été reprise pour une publicité de la marque Perrier, et Home is where it hurts (une de mes favorites) est utilisée en ouverture du film Juste la fin du monde, de Xavier Dolan (2016).

 

Ilo Veyou (2011)

Camille a passé un cap pour ce disque, qui n'est pas un album concept. Enregistré durant sa première grossesse, on note d'abord des changements au niveau des textes, toujours aussi poétiques, mais dont plusieurs sont évidemment évocateurs de la maternité. (Wet Boy, Bubble Lady, Aujourd'hui...) Camille change de son et se tourne vers les cordes, de guitare, violon ou violoncelle, qui donnent à ce disque une tonalité plus douce et dont les arrangements épurés bercent les oreilles. Ces derniers ont été faits par le musicien Clément Ducol, le compagnon de Camille. Pour ce disque, la chanteuse a également choisi d'enregistrer certains morceaux dans des églises ou des chapelles, (Tout dit, Le berger) ce qui confère à l'album une ambiance aérienne et délicate.

 

 

 

Ouï (2017)

Est un album construit autour de la voix et du tambour. Étant chanteuse et percussionniste (ici l'article sur l'instrument que je pratique), c'est une ambiance qui me parle beaucoup. Il s'agit selon moi de l'album le plus abouti, qui pourrait-être un mélange de tous les disques précédents. On retrouve l’éclectisme du Sac des filles, avec des morceaux très originaux qu'on est sûr de ne jamais avoir entendu ailleurs. Camille continue l'exploration de sa voix en chantant tous les chœurs elle-même, chœurs (parfois lyriques) qui ont également été arrangés par Clément Ducol, grâce auquel on retrouve la légèreté d'Ilo Veyou. Le tambour et sa force tellurique ancre le tout dans le sol et rappelle les basses percussives de Music Hole. Les textes ont également évolués. Camille écrit toujours de la poésie ayant un sens, mais l'on découvre ici une forme d'engagement, notamment en faveur de l'environnement. (Twix, Je ne mâche pas mes mots ou Seeds). Elle continue aussi à nous livrer des émotions personnelles, entre autres, le très beau Fille à Papa, écrit à la suite du décès de son père en 2012.

 

 

Les concerts

Les concerts qui suivent chaque sortie d'un nouveau disque de Camille sont de vrais spectacles à part entière, des événements musicaux pour ceux qui sont fans. (C'est d'ailleurs pourquoi j'ai dû attendre douze ans avant de pouvoir y aller, chaque show étant presque instantanément complet). Les morceaux les plus anciens sont réarrangés de façon à correspondre à l'univers de la nouvelle production. Camille choisit tout un décor et des couleurs dominantes spécifiques en fonction de de ses envies et de ce vers quoi le disque tend. L'énergique Music Hole était en orange, le délicat Ilo Veyou était blanc et doré et le positif Ouï est bleu.

Si la chanteuse est habituée à travailler seule ou en équipe réduite pour la production de ses albums en studio, ce qui séduit sur scène c'est une force collective, qui envoie une énergie colossale. Sur la tournée de Ouï, Camille avait trois hommes et trois femmes, choristes et musiciens, tous là pour reproduire le son sophistiqué et les multiples voix de leur chef d'orchestre.

En fin de concert, elle invite le public à monter sur scène et à improviser une chansonnette, généralement inspirée par le lieu même du concert. Certaines résidences se terminent même dans la rue ! Camille a d'ailleurs obtenu une Victoire de la musique l'an dernier, récompensant cette dernière tournée. C'est une bête de scène, une boule d'énergie qui danse, qui saute qui chante pour les autres comme si chaque concert était le dernier de sa vie. De mon côté, je lui souhaite d'en faire encore plein d'autres et de continuer à mettre son public sans dessus-dessous à chaque prestation. Vivement le prochain !

Ouï Tour (2017-2019)

 

Reprise de "La demeure d'un ciel" (2002) lors de la tournée de 2008 pour le 3e album

"Ta douleur" le tube de 2005 qui a révélé Camille au grand public

En concert sur la tournée de "Music Hole"

En hommage à sa grand-mère

Le morceau en hommage à son père

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