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Les Promenades d'Erin

Ciné confiné

23 Octobre 2020, 08:24am

Publié par Erin

Comme beaucoup d'entre nous j'imagine, j'ai profité du temps offert par le confinement pour découvrir quelques films. Comme pour la littérature, je vous ai sélectionné les quatre dont j'avais envie de vous causer. A vos DVD !

Sans toi ni loi, d'Agnès Varda (1985)

Le film retrace l'histoire de Mona, jeune fille sans domicile retrouvée morte un matin dans un fossé. Au travers des témoignage de celles et ceux qui l'on croisé sur les routes, son portrait et son caractère se dessinent, conduisant au pourquoi du comment de sa fin tragique.

C'était mon premier contact avec le cinéma d'Agnès Varda. Et je ne suis pas déçue ! L'histoire est loin d'être drôle, mais elle est magnifiquement portée par une toute jeune Sandrine Bonnaire qui donne corps et âme au personnage de Mona, libre et sans attaches. C'est une fiction qui se présente presque comme un documentaire, qui donne la part belle à un personnage marginal qui choisit de vivre comme il l'entend. Une héroïne qui cherche sa place dans une société qui ne lui convient pas et qui décide de vivre autrement, malgré les difficultés. Une histoire très bien construite et de belles images qui nous emmènent loin.

La promesse, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (1996)

Igor, 15 ans, trempe inconsciemment dans les combines de son père qui emploie de la main d'œuvre émigrée sur les chantiers. Jusqu'au jour où un travailleur fait une chute mortelle. Avant de rendre son dernier souffle, il fait promettre à Igor de veiller sur sa femme et son bébé.

Petit coup de poing percutant que ce film vieux plus de vingt ans qui n'a pas mal vieilli du tout, bien au contraire. On constate avec tristesse qu'en 2020, même si elle prend d'autres formes, la misère sociale en France ou en Belgique est toujours la même... Après ce bref et joyeux constat, on se réjouit du duo formé par Igor (tout jeune Jérémie Renier) et son père Roger, (Olivier Gourmet), qui sont tous les deux d'excellents personnages et comédiens, servant le film avec une grande justesse. Le  drame est présent, sans pathos. L'histoire est simple et authentique, posant des questions importantes autour de la conscience morale, de l'âge adulte et de la difficulté de faire ses choix. C'est fort, beau et nécessaire.

Ma vie de courgette, de Claude Barras (2016)

Icare, que l'on appelle Courgette, est un petit garçon contraint d'aller vivre dans un orphelinat, quand sa Maman qui boit beaucoup de canettes de bières, tombe accidentellement dans les escaliers. Sur place, il va rencontrer Simon, Ahmed, Béatrice, Alice ou encore Camille... Qui vont devenir sa nouvelle famille.

Attention, petit bijou de film d'animation en pâte à modeler ! Cette libre adaptation du roman de Gilles Paris intitulé Autobiographie d'une courgette (scénarisé par Céline Sciamma) et une réussite. Les marionnettes sont trop mignonnes, les comédiens qui doublent sont très crédibles - on entend notamment la voix de Michel Vuillermoz - et cette sincère histoire de résilience ne peut que toucher ceux qui sont intéressés. On y croit comme si c'était un film et le jeune public ciblé n'est pas pris pour un imbécile. Sensible et délicat sans être ridicule, Ma vie de Courgette donne des pistes pour affronter des situations difficiles et pour faire comprendre l'essentiel des valeurs auxquelles l'humain doit s'accrocher.

Ce qui nous lie, de Cédric Klapish (2017)

Jean a quitté le domaine familial de Bourgogne depuis longtemps pour aller faire du vin en Australie où il s'est installé. A la mort de son père, il revient dans sa région et retrouve son frère et sa soeur, Juliette et Jérémie. Tous les trois héritiers du domaine viticole, ils vont se redécouvrir, prendre des décisions et tenter de travailler ensemble.

Ce film est assez différent de ceux auxquels Cédric Klapish nous a habitué. On est assez loin de l'humour de L'auberge espagnole, des Poupées Russes ou du Casse-tête Chinois. Le sujet ne s'y prête pas vraiment. Cependant on rit quand-même, parce que c'est important, mais en filigrane, pour prendre de la distance avec le deuil familial qui préoccupe les personnages. Il n'en reste pas moins que Ce qui nous lie est un film très touchant parce qu'humain et somme toute, universel. Les sentiments sont justes, les trois comédiens aussi, (même Ana Girardot, dont je ne suis pas admiratrice habituellement) et le film aborde des questions autour de notre manière de consommer et de penser notre agriculture, questions qui ont aujourd'hui leurs places légitimes dans notre société. Il évoque également l'importance du vin dans notre culture et en profite pour nous faire voyager dans la belle région de Bourgogne. C'est simple, efficace et ça fait du bien. Mon Klapish préféré.😀

 

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P
Hello, très bien dit des choses. Tu as la courgette ?
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E
Coucou ! Merci très beaucoup. Non, la courgette c'était sur le site de France TV comme je te disais. Mais il doit se trouver en médiathèque je pense...