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Les Promenades d'Erin

Jean-Pierre Marielle: Le grand n'importe quoi (2010)

24 Avril 2020, 08:30am

Publié par Erin

La chance a fait de moi un privilégié. Dans ce métier, l'on peut ramer terriblement, n'arriver à rien, et il n'y a rien de plus cruel tant, une fois choisi, plus aucune autre activité ne paraît acceptable; il m'a fait vivre, dans tous les sens où l'on peut l'entendre. Il m'a offert une existence imprévue.

L'année dernière à cette époque, Jean-Pierre Marielle décédait. Comme je le disais dans mon hommage à son intention, son départ était pour moi une bien triste nouvelle. A ce moment là, j'ai voulu faire comme tout le monde, essayer de le retrouver par tous les moyens à travers ses films, mais aussi son livre, Le grand n'importe quoi, paru en 2010. Or il se trouve que je n'ai pu le lire que bien plus tard, les lecteurs de la médiathèque municipale ayant tous eu la même idée que moi. (Ah, ce qu'on est prévisible parfois...) Ceci étant dit, ma patience est récompensée.

Cet abécédaire retraçant la vie du comédien par des anecdotes, des pensées ou des noms de collègues, vaut le détour. De Jean-Paul Belmondo, ou Françoise Fabian,  à sa paternité et ses racines Bourguignones en passant par son amour pour Billie Holiday et le jazz, on fait un tour assez complet du personnage. Jean-Pierre Marielle aborde sa vie comme on l'imagine, avec beaucoup de légèreté sans jamais se prendre au sérieux. Bon vivant, il semblait attacher une grande importance à la déconnade, qu'il pratiquait assidument avec ses comparses comédiens. Il en a croisé du beau linge, il en a fait des choses... et le meilleur, c'est qu'il nous raconte ça sur le ton de la conversation, comme si toutes ses histoires n'étaient qu'anecdotiques.

Mais il a plaisir a évoquer tous ses souvenirs pour son public et ça se sent. On lit vite, on sourit beaucoup, et au détour d'une phrase, on a parfois l'impression d'entendre sa belle voix. (Qu'il n'a jamais travaillé d'ailleurs, pour ceux qui se poseraient la question...) C'est simple et efficace, comme les films dans lesquels il jouait. Cet ouvrage lui ressemble, il vient de lui et c'est tant mieux. C'est une preuve de plus, qu'il n'est jamais vraiment parti, il nous a laissé en héritage un petit bout de sa vie.

Faisant partie de la suite de Delphine, je l'ai accompagnée à une petite sauterie chez Duras, rue Saint-Benoît, où l'atmosphère était pesante. La moindre plaisanterie se devait d'être évaluée et pensée avec soin. On déconnait avec des patins, pour ainsi dire.

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